Au moment où la conscience internationale des Nations assiste a un spectacle aussi douloureux que celui de la Déislamisation de l’Islamisme, de la Déchristianisation du Christianisme, l’initiative d’une année internationale de la Jeunesse ne peut être que d’une importance capitale.
Que dire d’un Christ désarmé, frustré par le matérialisme agressif des grandes puissances ?
Que penser d’un Mahomed (PSL) défiguré, travesti par ceux qui n’ont pas saisi l’essentiel de son message ?
En un mot, laisser triompher la bêtise serait ignorer même la nature des choses.
Et face à cette période de crise mondiale, force nous est de réviser toutes nos valeurs que quand elle est évaluée selon les normes d’une société consciente et volontairement progressiste.
Les hommes, en général, et les jeunes, en particulier, ont besoin d’un miracle d’esprit qui, seul, peut leur offrir la possibilité de participer directement, c’est à dire d’une manière effective, à l’élan à la fois objectif et généreux d’une politique culturelle conçue par et pour les exigences de notre siècle.
Ce miracle d’esprit ne Peut être réalisé, certes, qu’en nous conformant aux principes sacrés de Dieu. Suivre ses ordres, c’est notre unique chance; et ce n’est pas difficile car n’importe quel individu qu’il soit, homme ou femme, jeune ou adulte peut capter les messages de Dieu s’il consent à mettre au point son appareil de réception : sa Foi.
Dieu Lui-même disait, en s’adressant à Mahomed lors de nombreuses crises morales et intellectuelles «Ce n’est pas en état de révolte, ce n’est pas en état de tristesse ou de détresse que Tu arriveras à faire accepter ma Loi. Ce n’est pas en restant inactif ou en t’enfermant dans le cercle des traditions de ta Société que tu feras entendre ma voix ».
Un Sage du pays, Cheikh Ahmed Tidiane SY nous dit ceci « A la base de toute transformation sociale, il y’a l’homme qu’on ne transforme pas à coup de décret, d’arrêté, d’article ».
Donc, l’initiative d’organiser l’année internationale de la jeunesse est une très bonne chose. Mais être plus royaliste que le Roi peut fausser toutes les données du problème.
Il ne s’agit pas de crier aux jeunes, il ne s’agit pas de contester.
Il s’agit simplement de libérer la jeunesse des contraintes tendant à briser son épanouissement.
II s’agit surtout d’écarter les fausses interprétations qui risquent de compromettre son existence.
L’essentiel; c’est de maîtriser le verbe de sorte qu’il reste le fondement du dialogue, dialogue entre les nations, dialogue entre les jeunes, dialogue même entre le Spirituel et le Temporel.
Mais que ce dialogue soit authentifié par une action concrète et parfaitement réaliste.
Certes, il y’a décadence de la jeunesse du monde, en général et de la jeunesse de l’Islam en particulier.
Cheikh Ahmed Tidiane SY nous dit qu’il y’a là une absence de charbon … Vous voyez, insignifiant mais important. Car la jeunesse d’aujourd’hui n’est autre chose qu’un four cendreux qu’on ne peut entretenir qu’après l’avoir vidé de toutes ses cendres qui l’obstruent, bouchant toute voie d’aération.
Mais pourquoi la Participation, le Développement, et la Paix face à l’Islam et la Jeunesse ?.
Vous savez, on ne peut pas parler d’un sujet sans au préalable faire preuve de ce qui constitue son évènement.
En effet, au milieu de ce contexte social fait de contrastes, s’épanouit une jeunesse qui apprend et sent battre en son cœur, une soif de grandeur et de vérité. Soif qu’elle parvient difficilement à concilier avec les cadres étroits et trop bien étudiés de la Société forgée par ses aînés.
Ce n’est pas parce que cette jeunesse n’a pas encore été suffisamment rodée à la science du décalage pour admettre de prôner des principes et de ne pas, pour autant les appliquer; ce serait pour elle la nature du tigre sans le tigre.
Raison pour laquelle la jeunesse d’aujourd’hui éprouve un sentiment de déception et que de frustration de tous côtés, on la voit qui boue, essayant de ramener les choses et les événements aux dimensions de ses propres aspirations.
Que dans cette recherche de l’Idéal et de la vérité, elle commet des excès, ceci ne saurait être contesté. Car, pour cette jeunesse du 20é siècle, l’essentiel de la vie, c’est le temporel, ce qui passe, ce qui touche les sens. Le Spirituel peut être vérité en théorie; en pratique, c’est une nuée.
Beaucoup sont comme dans une salle d’attente où ils n’attendent rien. Ils sont dans la vie sans se demander pourquoi. Ils vivent parce qu’ils sont dans la vie, ils obéissent à l’instinct obscur pour biser la stabilité et la paix du monde.
Au jour le jour, ils s’arrangent pour être le mieux ou le moins mal possible. Ils travaillent si c’est nécessaire pour vivre, sinon ils ne font rien.
La mort, ils évitent d’y penser et pourtant, ils cherchent toujours les moyens qui favorisent leur adhésion au suicide.
Ces débordements de la jeunesse sont certainement dangereux et peuvent compromettre la réalisation de l’idéal même qui en est à la base.
Il n’en demeure pas moins qu’il faut les orienter et non les brider. Ils sont un précieux aiguillon pour ceux qui tiennent entre leurs mains les facteurs du progrès et du développement.
Sans la contestation d’une certaine jeunesse dans une société quelconque, on n’aurait pas vu les réformes bienfaisantes qu’ont appliquées les dirigeants et sans le réveil calme et lucide de la jeunesse d’aujourd’hui, on ne verra peut-être pas s’édifier la société de demain.
Mais ni l’enracinement dans sa forme primitive, ni l’ouverture déshumanisant ne sauraient y apporter une solution convenable.
Car faire l’un ou l’autre ne doit comporter aucun danger. S’il y’a danger qu’il faut éviter, c’est le débordement de certaines procédures.
Et si au milieu des jeunes, les adhésions spectaculaires du début sont immédiatement suivies des retraits non moins spectaculaires, c’est que les choix s’y font avec autant de rapidité et de caprice.
Mais à tout seigneur tout honneur; les pionniers des pays en voie de développement n’ont jamais joui que d’un seul avantage: celui de rester sages durant leur séjour dans les écoles de formation alors que les jeunes d’aujourd’hui pulvérisent, dans certains pays, tous les records d’achat et d’amusement.
Jeunes de toutes les générations :
“Mon fils, parmi les conseils donnés par le Prophète de Dieu, on trouve cette sentence :
Lorsqu’un homme a l’esprit préoccupé de soucis sans importance pour lui, c’est le signe que le Très Haut abandonne son serviteur. Celui qui perd une heure de son existence en des recherches pour lesquelles il n’a pas été crée, mérite que Dieu prolonge ses regrets. Celui qui dépasse la quarantaine sans que ses bonnes actions ne l’emportent sur les mauvaises, celui-là doit attendre un châtiment exemplaire”.
Bien sûr, si on n’a pas ce que l’on veut, on se contente de ce que l’on a. Mais Cheikh Ahmed Tidiane SY nous dit ceci: “Se contenter de ce que l’on a est trop ordinaire pour se justifier devant l’admirable principe de ce que l’on veut”..
C’est l’équilibre donc entre la jeunesse et les grandes réalités.
Le Prophète de l’Islam disait: “En toute chose et pour la réalisation de toute entreprise, Dieu exige une technique plus que perfectionnée”.
Quelqu’un l’a déjà dit : « Qu’il est évident que tout système d’orientation ou de formation n’aura guère de chance de survivre qu’en respectant l’originalité des valeurs morales ».
Le Poète Arabe Ahmed Chawki n’avait-il pas raison de nous confier cette belle citation: « Une race, ce sont ses qualités qui la personnifient, si les bonnes qualités s’en vont, la race s’en va avec elles ». .
Ce qui veut dire que la communauté n’est pas fondée sur une déclaration des droits de l’homme, mais précisément sur une révélation de ses devoirs.
Malheureusement pour notre génération, car actuellement, tous les aspects de l’existence des jeunes tendent à se politiser donc pour s’épanouir en ce 20é siècle, il faut nécessairement appliquer des méthodes d’éducation soigneusement étudiées.
Cause pour laquelle d’ailleurs,
Jeunesse, Participation, Développement, Paix, trouve sa raison d’être.
L’Islam, en tant que système éducatif à la fois culturel, social et religieux refuse de parler de la jeunesse tout court. L’Islam parle de l’Homme, cet élément de synthèse qui a comme point de départ le berceau et pour final les flancs inconsolables de la tombe.
Dans ce système et à travers cette aventure, l’homme se cherche, en cherchant ce qui constitue son affinité avec les réalités de son temps. Il ne s’agit non seulement d’organiser la vie mais plus précisément d’éterniser la vie par une action rémunératrice et permanente. C’est là et là seulement que l’Islam accorde un sens à la Participation, au Développement, et à la Paix.
Ç’est à dire ériger la conscience des jeunes en centre d’attraction où tous les jeux de perfectionnement sont autorisés. Être à la fois jeune et responsable, c’est-à-dire des jeunes qui sont là pour vivre la plus belle et la plus magnifique expérience que la nature puisse réserver à un élément de société, une expérience qui s’appelle la relève.
Mahomed (PSL) en a fait la description quand les Vétérans, ses vieux compagnons se sont soulevés contre la désignation de Oussamatou Ben Zaïd, un garçon de 20 ans, comme chef importante expédition organisée quelques semaines avant sa mort.
Parce qu’ils se disent des vétérans que l’Envoyé de Dieu se voit dans l’obligation de leur trouver des héritiers.
Mais qui dit relève, dit un certain sens de continuité…
Le Prophète de l’Islam qui ne cesse d’animer la tâche de bâtir une cité (morale) universelle, doit consulter non seulement les personnes mais les cœurs.
Car nul ne peut bâtir dans la passion, dans le lucre et dans la haine. Ce qui veut dire qu’il n’y a ni Participation, ni Développement sans la Paix d’abord.
Pour bien mener cette tâche, Mahomed (PSL) ne tarde pas à adopter sa méthode connue sous le nom de « L’effort dans l’immédiat ».
C’est la méthode d’éduquer par le moyen de surveillance.. .et d’être surveillé.
Dans cette méthode, le passé et l’avenir ne représentent pas grand chose. Seul, le présent compte. On y saisit l’occasion pour recevoir, mûrir et d’une volonté irrésistible, passer à l’action.
Celui qui ne travaille pas est obligé de vivre n’importe comment nous confie le Prophète de l’Islam.
Mais les manques de moyens ne peuvent servir d’excuse à notre neutralité, à notre non-participation aux oeuvres de développement qui forment l’évolution dans son vrai sens. Car un développement ne peut être un synonyme de dégradation.
Le développement n’est développement que quand il est à la fois intégral et intégré.
Cheikh Ahmed Tidiane SY disait aux responsables du Pays: «Que le développement c’est avant tout notre foi dans un programme de diversité donc, force nous est d’apporter le meilleur de nous-mêmes, en plaçant ainsi la sécurité du Pays garante de notre propre sécurité, au-dessus de nos petits rêves et nos petites querelles ».
Ce qui veut dire que le développement ne saurait être le monopole de quelques individus.
Et si aujourd’hui, l’espoir des femmes et des jeunes ne se dirige que vers les cimetières, alors là, les responsables n’ont plus le droit de se déclarer héros face à un tel arsenal de déstabilisation et de dépersonnalisation. Car, la jeunesse doit être nécessairement la princesse héritière des deux empires.
Mais aussi, concevoir un monde sans obstacle serait ignorer même la nature des choses. D’ailleurs, le Coran fait de la violence, je ne dis pas de l’agressivité-désert, phénomène qui a toujours fourni à l’humanité des héros, des philosophes, des poètes; et des prophètes.
Khalif Ababacar SY de Tivaouane (Sénégal) disait en s’adressant à Dieu, en ces termes: « Mon Dieu, préserves nous contre une paix superflue, une paix qui tue la volonté d’un homme”.
Seydina Omar Ben Khatab, deuxième Calif du Prophète en a fait la remarque à ses lieutenants: « Il ne faut pas trop compter sur la bonté du Seigneur pour ne rien faire, Mahomed (PSL) lui-même vivait par la pointe de son épée ».
Cela nous enseigne que notre participation au développement nous exige d’accepter des sacrifices. Un sacrifice basé sur la liberté, sur la dignité la plus absolue.
Nous n’avons pas besoin d’injure, nous n’avons pas besoin de calomnie, nous n’avons pas besoin surtout de dominer par des propos rendus volontairement diffamatoires, d’un auditoire naïf et soumis.
Le Sage nous dit ceci: « qu’il est dix fois plus facile d’être dispensateur d’injure que d’Etre contestataire de vocation ».
Seydouna Mouhamed ne voit le salut d’un Homme que dans le respect de la parole donnée.
« Que le plus humble des hommes agisse au nom de la communauté afin que le principe de l’engagement et de la représentation ne soit déformé par la Junte des privilégiés ».
Le Sage l’a dit à un homme d’action: « Même ta colère m’inspire confiance ».
Cela signifie que même dans la colère, on sent les jeux d’équilibre qui font qu’un homme reste au fond de lui même, juste et grand.
Aux jeunes de toutes les tendances et de toutes les disciplines de suivre ce bel exemple.
Car l’attitude de certaine jeunesse consiste à critiquer sans pour autant apporter sa contribution à la reconversion des mentalités. Au lieu de causer, de discuter sainement pour faire jaillir la lumière, ils préfèrent médire des autres, rire aux éclats. Un grand sociologue nous dit qu’il y’a là une escroquerie morale.. .Des gens qui parlent d’une société à laquelle ils n’adressent même pas la parole.
D’ailleurs, on nous dit que le silence est d’or.. .Le Général de Gaulle écrit:
« Qu’il renforce l’autorité ».
Mais à la seule condition que cela prépare l’individu aux exigences du dialogue.
Mahomed (PSL) affirme que le « Le silence est un pouvoir sûr, mais il faut en connaître le mécanisme”.
Car si le silence a pour conjoint la méfiance, ce sera d’une naissance atroce, la naissance de cette maudite fille qui a comme nom la haine.
Le Coran exige qu’une information soit mise à nu car s’il y’a des informateurs, il y’a aussi des menteurs. Ces menteurs qui cherchent toujours à diviser pour mieux régner.
Malheureusement, pour nous les jeunes Musulmans noirs, car les occidentaux n’ont jamais admis qu’un Musulman croyant fasse autre chose que de rester Marabout tout court avec ce que cela comporte d’effacement, de caricaturisme, et de farce.
Et il est mille fois plus aisé pour un religieux de s’occidentaliser que pour un laïc occidental de se laisser guider par la sagesse de l’Islam.
Roger Graraudy avait raison de nous dire: « Que l’Occident est un accident ».
Mais c’est toujours la nature du tigre sans le tigre.
Donc aux jeunes du monde de s’occuper de leur instruction, de fortifier leur esprit, de chercher toujours à parfaire leur éducation.
LE CORAN NOUS CONFIE CE VERSET :
« Soyez Partisan de Dieu »
Je ne dis pas d’être trop Marxiste, trop Leniniste ou trop Sartriste, mais d’être trop juif, trop chrétien ou trop Musulman, Cela risque de nous basculer dans le vide du sectarisme qui nous mène toujours à la cité du scandale.
« Soyez Partisan de Dieu si vous vous voulez vivre en Paix »
Serigne Mouhamadou Moustapha SY
Président du PUR